LA VIERGE COURONNÉE

La Vierge tient son fils, Jésus, lui-même couronné, alors que deux anges déposent sur sa tête une couronne. Elle porte son habillement caractéristique : une robe rouge qui est recouverte d’un manteau bleu, au revers de couleur verte dont le prolongement lui sert de voile qui lui couvre la tête et les épaules.

Cette madone est peinte à la gouache sur une peau de gazelle, préalablement rasée spécifiquement sur la surface à peindre. L’œuvre porte une inscription en haut au centre et un titre. Il est possible que l’on retrouve le nom de l’artiste au niveau des genoux de l’ange dessiné à gauche.

Cette œuvre s’inspire de représentations liturgiques de la religion chrétienne et pourrait provenir du nord-ouest de l’Afrique, d’Égypte ou du sud de l’Inde, des régions où l‘on retrouve tant un climat typique de savane qu’un habitat propice pour la gazelle ou dans lequel il est facile de se procurer sa peau.

Il est fort probable que cette madone ait été achetée lors d’un voyage du couple formé par Fernand Panneton (1898-1976) et Hélène Arès (1915-2006).

Fernand est le fils d’Eugène Panneton (1868-1927) et de Rachel Désilets (1873-1943).

En premières noces, Fernand épouse Juliette Lessard, veuve d’Émile Gagnon, le 9 août 1924, puis, en secondes noces, Hélène Arès, le 7 novembre 1964.

Fernand Panneton a été membre du Comité national des finances de guerre durant la Deuxième Guerre mondiale, puis courtier en valeurs, à Shawinigan. Il est décédé le 12 avril 1976.

La famille de Fernand Panneton avait des racines profondes avec Trois-Rivières.

Son père, Eugène Panneton, né à Trois-Rivières, est le fils de Joséphine Dorilla Turcotte et de Philippe-Élisée Panneton, avocat, banquier, entrepreneur et maire de Trois-Rivières (1894-1896). Eugène étudie au Séminaire de Trois-Rivières (1878-1879, 1880-1882) puis poursuit ses études à Montréal.

Après ses études, Eugène revient à Trois-Rivières. Le recensement canadien de 1891 stipule qu’il a 22 ans; il est teneur de livres. Il s’associe ensuite et travaille pour la maison Panneton & Blouin, marchands de quincailleries et ferronneries.

Le 8 juin 1896, il épouse Rachel Désilets, fille de Georgine Descôteaux et d’Alfred Désilets, frère du zouave Gédéon Désilets. Eugène et Rachel ont trois enfants : Germaine, Fernand et Jean-Jacques.

En avril 1899, Eugène Panneton quitte Trois-Rivières et fonde, en association avec J. L. Lafleur et A. M. St-Arnaud, la Compagnie de ferronnerie du Canada Limitée. En 1912, il devient représentant de la compagnie de fourneaux Canada Stove Co. à Montréal. Il est décédé subitement en avril 1927.

Don d’Hélène Arès Panneton
Collection Musée Pierre-Boucher
1991 867 P