UNE CABANE À SUCRE

Ce tableau est inspiré de l’éveil de la nature au début du printemps alors que la sève des érables, d’abord découverte de manière fortuite puis ingénieusement exploitée par les communautés des Premières Nations de l’Est du Canada, s’avère une ressource très appréciée. Leurs façons de faire se sont transmises; la coutume est désormais bien ancrée chez les Québécois de s’offrir annuellement une visite à la cabane à sucre pour y déguster cette sève qui, chauffée, se transforme en eau sucrée, puis en sirop ou en d’autres produits délicieux.

Quant à l’artiste, Jean-Jacques Cuvelier, il est le fils d’Albertine Jondot (1880-1951) et de Léonce Émile Cuvelier (1874-1959), artiste-peintre.

Au recensement canadien de 1921 pour le Québec, Jean-Jacques vit à Montréal dans le quartier Saint-Jacques avec ses parents, son frère Léonce et sa sœur France; Jean-Jacques a 9 ans. Ayant hérité des talents d’artiste de son père, c’est sans surprise qu’il est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Montréal et qu’il y reçoit un prix en dessin et peinture, et un autre en sculpture.

En 1933 et 1934, père et fils travaillent ensemble. En vue du tricentenaire de la fondation de la ville de Trois-Rivières, ils s’associent avec les architectes Ernest Denoncourt et Ulric J. Asselin. À partir des dessins de son père, Jean-Jacques sculpte entre autres les bustes de Laviolette, fondateur de Trois-Rivières, de l’explorateur Pierre Gaultier de Varennes sieur de La Vérendrye (1685-1749) et du journaliste, historien et fonctionnaire fédéral Benjamin Sulte (1841-1923).

Une fois ce projet d’envergure finalisé, Jean-Jacques Cuvelier voit sa notoriété se poursuivre. En effet, en 1936, des jeunes gens issus des Jeunesses Patriotes, du Jeune Canada et de la Jeunesse libérale nationale confient à l’artiste le contrat de sculpter un buste représentant l’abbé Lionel Groulx dont les exemplaires pourront être commercialisés comme outil de promotion au soutien de l’œuvre nationaliste de l’abbé Groulx.

Plus tard, Jean-Jacques Cuvelier illustre aussi des bandes dessinées qui accompagnent les légendes ou récits historiques publiés dans L’Action catholique, L’Éclaireur, Le Canada français, L’Étoile du Nord, Le Bien public, Le Devoir ou d’autres journaux à la fin des années 1930. En novembre 1937, l’artiste ouvre un studio d’art au 864 de la rue Haut-Boc à Trois-Rivières, où sont conviés ceux et celles qui sont intéressés par le dessin, la peinture ou la sculpture. Il y donne aussi des cours. Ce studio reste ouvert jusqu’en 1940.

Il est également celui qui a conçu les dessins des bas-reliefs de la porte Pacifique-Duplessis construite à l’une des entrées du terrain du parc de l’exposition de Trois-Rivières. Les travaux comme tels ont été exécutés par Télémaire (sic) Auger, tailleur de pierre, en 1938.

En 1943, il s’installe à Québec sur la rue Crémazie avec son épouse, Gabrielle, qui tient un commerce de chapeaux pour dames. Le couple a une fille, Lyse.

Le frère Henri Gingras, des Frères de l’Instruction chrétienne, qui publie sous le pseudonyme Guy Laviolette, lui confie les illustrations de son livre paru en 1954, Histoire du Canada (7e année) – Mon pays.

Le 29 septembre 1957 ainsi que le 9 novembre 1958, pour la chronique de Rolland Dumais, auteur de Regardons la nature vivre, le journal Le Soleil illustre ses propos avec des aquarelles de Jean-Jacques Cuvelier représentant pour l’une, l’orignal, et pour l’autre, le hibou. L’aventure se poursuit avec d’autres dessins jusqu’en décembre 1960.

En 1963, la petite famille déménage sur l’avenue Cartier à Québec.

Afin de commémorer le cinquième anniversaire du décès du politicien Maurice L. Duplessis (1890-1959), c’est à Jean-Jacques Cuvelier que la Société des Amis de Maurice L. Duplessis confie le mandat de sculpter le monument à la mémoire du premier ministre du Québec et député de Trois-Rivières. Les autorités civiles et religieuses de la ville vont inaugurer ledit monument, qui est installé sur le terrain adjacent au Manoir de Niverville, le 6 septembre 1964.

Puis, en 1966, Jean-Jacques, artiste, son épouse et leur fille, Lyse, habitent sur l’avenue des Seigneurs à Sainte-Foy (aujourd’hui Québec). En 1970, J. J. se dit rentier. Ils logent à cette même adresse au moins jusqu’en 1975.

On ignore la date exacte de son décès.

Don d’un collectionneur
Collection Musée Pierre-Boucher
2003 347 P