Cette œuvre de très grand format représente saint Ignace de Loyola en prière et agenouillé devant une statue de la sainte Vierge Marie, appelée Notre-Dame.
Inigo (Ignace) est né au sein d’une famille de petite noblesse dans le château de Loyola, au Pays basque en Espagne, probablement en 1491. Il est le dernier enfant d’une fratrie de treize. Il a à peine 7 ans quand sa mère décède. Quant à son père, avec lequel il avait développé des liens très forts, il décède à son tour alors qu’Ignace n’a que 15 ans. C’est là qu’il devient page à la cour du roi Ferdinand le Catholique en 1506. Quelques années plus tard, Ignace se voit confier la tâche de secrétaire au service d’un parent de sa mère qui est le trésorier général à la cour de la reine Isabelle la Catholique. En 1516, des circonstances politiques font qu’il s’éloigne de la cour et entre dans l’armée. Lors du siège de Pampelune, Ignace est blessé à la jambe gauche tandis qu’un boulet lui brise l’autre. Les médecins qui l’opèrent ne peuvent éviter que sa jambe droite ne soit plus courte que l’autre de plusieurs centimètres. Il doit dire adieu à l’armée.
Durant sa longue convalescence, il lit beaucoup, surtout des livres religieux. Ces lectures l’incitent à rejeter complètement sa vie d’avant. Il change tout, en tout point, et adopte une vie d’ermite, se vouant à la dévotion chrétienne, voire à l’ascétisme. Ayant entrepris la rédaction de carnets, il y consigne des extraits de ses lectures. Ces textes seront appelés ses exercices spirituels, comme une sorte de journal intime, et deviendront la base de la spiritualité ignacienne.
Après quelques années de pèlerinage, Ignace de Loyola fonde la Compagnie de Jésus avec deux de ses amis, Francisco de Jasso y Azpilicueta et Pierre Favre. Les prêtres membres de cette communauté sont appelés jésuites. La communauté est approuvée par le pape Paul III en septembre 1540. Elle est ensuite supprimée par le bref apostolique du pape Clément XIV, en 1773, suite à l’expulsion de la communauté par plusieurs pays et de leurs colonies. La Compagnie de Jésus est ensuite réhabilitée sous le pape Pie VII en 1814.
Pierre Favre, tout premier prêtre de la Compagnie de Jésus, est canonisé en 2013 par le pape François. Ignace et Francisco (saint François Xavier) avaient été canonisés en 1622, année de naissance de Pierre Boucher.
Quant à l’artiste, Joseph Dynes, il est né à Burlington, dans le Haut-Canada (aujourd’hui l’Ontario) en 1825.
En juillet 1848, Dynes aurait exposé sept de ses œuvres lors de la 2e (et dernière) exposition de la Society of Arts de Toronto, formée l’année précédente par un groupe d’artistes professionnels et d’architectes après que Toronto a été sans organisme artistique officiel depuis la disparition de la Society of Artists and Amateurs en 1834. L’événement, bien qu’il suscite l’intérêt d’un certain public, les collectionneurs, eux, prisent encore les artistes européens et restent peu enclins à encourager les talents locaux.
C’est peut-être pour cette raison que Dynes semble délaisser la peinture et que, de 1849 jusqu’à l’automne de 1854, il s’emploie au travail de portraitiste à St. Catharines, près de Niagara Falls.
Dès octobre 1854, on le retrouve à Québec, où il s’associe, au fil des ans, tantôt à des photographes, tantôt à des artistes-photographes, ou encore à des artistes- peintres. Parmi ses associés, notons l’atelier Earl Ellison et Cie, P.-A. Babin, Samuel T. McKenney ou encore Samuel C. Hawksett. Avec ce dernier, Dynes va travailler à Québec de 1858 à 1861, puis va s’installer à Montréal jusqu’en 1864. En 1863, Dynes va participer à l’Exposition provinciale de Montréal avec Hawksett et ils vont remporter le premier prix pour des photographies peintes.
De retour à Québec en 1864, Dynes est employé pour rehausser de couleurs les épreuves photographiques au studio de Livernois. Dynes sera ensuite, en 1866, portraitiste et paysagiste chez Archambault & McCorkindale, photographes.
Au cours de l’année 1867, Dynes ouvre son atelier à son propre compte sur la rue Saint-Jean, dans lequel il va peu à peu cesser la photographie et même la photographie retouchée de couleurs pour se consacrer entièrement à la peinture.
Plusieurs des tableaux de Joseph Dynes se trouvent dans des musées en Ontario, un à Winnipeg, au Manitoba, et quelques-uns au Québec, dont au Musée national des Beaux-Arts du Québec. Le Musée Pierre-Boucher possède trois œuvres de cet artiste : celle-ci, La Sainte Famille et Pierre Boucher.
Joseph Dynes est décédé en 1897.
Collection Musée Pierre-Boucher
1987 190 P