MONTRE SAVONNETTE

Cette magnifique pièce d’horlogerie est une montre de poche appelée savonnette qui se distingue particulièrement par le fait que la couronne ainsi que la tige du remontoir se situent à 3 heures plutôt qu’à 12 heures. C’est à partir de ce modèle que le célèbre bijoutier Cartier, le premier, invente une montre pour un de ses amis pilote d’avion. Ce dernier la portera au poignet grâce à un bracelet.

Cette montre savonnette possède aussi une des caractéristiques des montres à gousset typiques de l’horloger français Jean-Antoine Lépine, né Depigny, (1720-1814), à savoir d’avoir l’aiguille des secondes dans un compteur à l’emplacement du 6 heures, juste en-dessous de l’axe central. La savonnette est aussi munie d’un couvercle pour protéger le verre, le cadran et les aiguilles. Ce type de montre à gousset a pris cette appellation sans doute à cause de sa forme qui rappelle un petit savon rond pour la toilette, aussi appelé savonnette.

Quant à Émile Jacot, il est horloger-bijoutier et fabricant de montres d’origine suisse. Il serait né vers 1840 puisqu’il a 31 ans au recensement canadien de 1871. On ignore cependant quand il est arrivé au Canada. Il est marié à Marie-Louise Allard, qui a six ans de moins que son époux. Le couple habite Québec-Est, quartier Jacques-Cartier. Le commerce qu’il a fondé en janvier 1865 se trouve sur la rue St-Joseph. Il est aussi importateur de montres et de bijoux. De plus, on le dit graveur, opticien et joaillier. En 1891, sa bijouterie compte trois employés. Émile Jacot est décédé en janvier 1900.

C’est Jules Ophir Jacot, bijoutier, qui règle la succession et qui prend la relève pendant une dizaine d’années. Il instaure le slogan « Right On Time » en s’adressant à sa clientèle anglophone dans The Quebec Chronicle. À la suite de son décès, survenu le 11 septembre 1910 à l’Hôpital Jeffery Hale, à Québec, ce sont les notaires Gauvreau & Montreuil qui s’occupent de sa succession. Il est décédé à l’âge de 69 ans.

Ainsi, à l’automne de 1910, le commerce change de mains à nouveau, mais pas de nom. Les clients se rendent toujours chez Émile Jacot. Le fonds de commerce est acheté par Alphonse Casault, qui y était employé depuis quelques années. Il s’adjoint Herman Haefliger, un orfèvre expérimenté. En 1918-1919, la raison sociale est enregistrée : Émile Jacot enr. En 1932, Arthur Landry devient propriétaire et, en 1933, il change le nom du commerce pour Landry Jacot Ltée. Arthur Landry décède en 1951.

Après avoir changé de propriétaires et de nom, le commerce de bijouterie va officiellement fermer ses portes vers 1996.

Collection Musée Pierre-Boucher
1987 4 O