MONNAIE COLLÉGIALE

Cette monnaie en papier marquée de l’appellation « Banque collégiale », avec une représentation visuelle du Séminaire Saint-Joseph au centre, dit le Séminaire à tourelles, est spécialement imprimée par les autorités du séminaire pour être utilisée par les professeurs et leurs élèves durant le cours commercial. Possiblement, plus spécialement lorsqu’il est question de la « tenue de livres ».

Le montant apposé dans le coin supérieur droit des billets, même si sans valeur monétaire réelle, était le même que sur les billets de banque canadiens de cette époque, soit : 1 $, 2 $, 5 $, 10 $, etc.

Ce type de monnaie permettait aux étudiants de se familiariser avec la valeur de la monnaie et de s’initier à la pratique de diverses transactions bancaires.

Pour légitimer la valeur légale de cette « fausse » monnaie au séminaire, chaque billet devait porter les signatures d’un président et d’un caissier.

Même si le Séminaire à tourelles est construit entre 1873 et 1874, on sait que le cours commercial est offert aux élèves dès septembre 1871. C’est donc d’abord dans leurs locaux situés sur le Platon, alors qu’ils sont locataires d’un immeuble qui a servi de caserne militaire, que les autorités du Collège des Trois-Rivières, fondé en 1860, décident d’y dispenser le cours commercial ajoutant ainsi ce nouveau programme au bien connu cours classique offert durant les onze premières années. On veut s’ouvrir à une clientèle plus diversifiée et offrir aux jeunes gens (le Séminaire n’est accessible qu’aux garçons à cette époque) les connaissances pratiques requises en commerce et les rendre aptes à combler les postes du marché du travail de cette époque. Le programme répond aux besoins. Cependant, après presque 60 ans et alors que d’autres institutions d’enseignement en région ont pris la relève dans le domaine, le cours commercial est officiellement retiré du programme du Séminaire Saint-Joseph en 1929.

Collection Musée Pierre-Boucher
1985 1095 F.1-5