MÈRE AIMABLE, SANCTIFIEZ NOS FOYERS

L’œuvre représente une jeune mère, concentrée sur son ouvrage de couture, assise juste à côté de son bébé couché dans son berceau. La porte de la maison est ouverte. L’église du village apparait sur l’autre rive d’un cours d’eau.

La Vierge Marie veille sur ce foyer en tenant dans ses bras l’Enfant Jésus. Au mur, on retrouve un cadre et un crucifix. Sur le pas de la porte, sur un plancher de bois, un tapis tressé de forme ovale accueille les visiteurs. Les couleurs se déclinent tout en douceur du blanc ocre au vert azur, puis jusqu’au brun foncé.

Quant à l’artiste, Ozias Leduc, il est décrit comme un homme de peu de mots, sensible, observateur, sérieux et modeste. Il est né en 1864 dans la ville de Mont-Saint-Hilaire, et ses aptitudes en dessin sont vite remarquées. Employé par un fabricant de statues à Montréal, il devient apprenti chez le peintre italien Luigi Capello, époux de sa cousine, Marie-Louise Lebrun.

À partir de 1889, Leduc travaille à la décoration de l’église Sainte-Anne-de-Yamachiche avec l’artiste Adolphe Rho. De retour chez lui en 1896-1897, Leduc entame la décoration de l’église Saint-Hilaire avec une équipe d’artisans, puis, il part pour l’Europe. Il visite Paris et Londres. Il termine les travaux à son retour, inspiré de ce qu’il y a vu. Il a été stimulé par le courant symboliste, en opposition au naturalisme. Leduc préfère représenter les impressions, les sensations, les états d’âme.

Leduc passe ensuite plus de 10 ans à décorer l’église Notre-Dame-de-la-Présentation de Shawinigan-Sud, aujourd’hui Shawinigan, entre 1943 et 1955, logeant de longues périodes au presbytère d’Almaville.

Quand Leduc est chez lui sur son verger à Saint-Hilaire, où il fabrique du cidre, il s’intéresse aussi à ses concitoyens : il agit comme conseiller municipal et s’implique à la commission scolaire. Il planifie et suggère la construction de parcs. Il enseigne aussi le dessin.

Ses œuvres sont conservées dans les plus grands musées du Québec, du Canada et d’Europe.

Fait surprenant, Paul Émile Borduas, peintre automatiste d’une autre génération, loin de la vieille école d’un Leduc, a avoué toute l’influence que Leduc avait eue sur son œuvre.

Ozias Leduc, dont le talent est reconnu, est décédé à 93 ans en 1955.

Don de Mgr Albert Tessier
Collection Musée Pierre-Boucher
1977 27 P