LÉO AYOTTE

Ce buste façonné en bronze représente la tête de l’artiste-peintre Léo Ayotte, au début de la soixantaine; c’est un bon ami d’Henri Bordeleau, sculpteur.

Né à Sainte-Flore, près de Grand-Mère en Mauricie, le 11 octobre 1909, Léo Ayotte est baptisé le lendemain sous les prénoms Joseph Rosaire Léo Ovide Ayotte. Sa mère est Élodie Deschênes et son père est Edmond Ayotte, menuisier.

Outre ses études primaires dans une école de sa paroisse natale, Léo Ayotte est successivement un élève du Collège Séraphique de Trois-Rivières, du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières (Conventum 1930) ainsi que du Séminaire de Nicolet.

Quand Léo Ayotte en vient à la peinture sérieusement, il a déjà la trentaine. Il s’installe à Montréal et obtient un poste de concierge au Musée des Beaux-Arts de Montréal et y agit comme modèle. Il profite de ces séances de pose pour écouter attentivement afin d’assimiler les conseils et les suggestions que les professeurs d’art dispensent à leurs élèves.

Le 3 avril 1943, La Presse, en page 26, fait la nomenclature des œuvres exposées au Salon du Printemps de Montréal, qui en est à son 60e salon annuel. Ayotte, parmi des compatriotes artistes de renom, expose une première œuvre : un Portrait par lui-même, que le journaliste décrit ainsi : « Une belle réalisation et d’une vie ardente – cet artiste peut bien nous réserver des surprises ».

Trois ans plus tard, Raymond-J. Bériault se charge d’annoncer la première exposition d’Ayotte dans Le Droit du 30 novembre 1946 en page 16. C’est dans son studio de la rue Saint-Christophe à Montréal que l’artiste-peintre expose des toiles dégageant vie et harmonie. 94 tableaux sont présentés. « Son art est tout à fait personnel et c’est ce qui lui donne toute sa valeur. À celui qui douterait de la valeur d’Ayotte à cause de son manque d’école, on pourrait toujours citer le conseil d’un maître de l’École des Beaux-Arts qui disait à Ayotte : Vous faites mieux de ne jamais étudier; vous gâcheriez votre art. »

Sa carrière se poursuit. En 1952, il a déjà 2000 tableaux à son actif.

Cette année-là, selon Le Petit Journal dans son édition du 21 décembre en page 4, Léo Ayotte songe à devenir moine à Saint-Benoît-du-Lac. La nouvelle surprend. Dans les faits, l’artiste est l’objet d’une fausse nouvelle. Le Petit Journal fait paraître un démenti, court article intitulé « Un farceur », dès le 28 décembre.

En 1956, Ayotte participe à une exposition dans le hall d’entrée du Gesù à Montréal. En décembre 1960, il tient une exposition à Saint-Jean-des-Piles en Mauricie. Puis, en 1963, Ayotte fait un stage de neuf mois en Europe.

Léo Ayotte a exposé en 1964 au Centre d’Art du Mont-Royal et en 1965 au Centre Howard de Sherbrooke.

En 1966, Le Droit d’Ottawa, dans son édition du 25 octobre en page 12 sous le titre « Les expositions, François Hertel et son ami Léo Ayotte », nous apprend qu’Ayotte, qui réside à Montréal, a passé l’été dans les Laurentides. Il en : « revient avec une provision de nouvelles toiles dont l’exécution dénote bien sa coutumière franchise et sa sincérité devant la nature. »

Quant à François Hertel, de son vrai nom Rodolphe Dubé (1905-1985), il est cité dans ce même article dans Le Droit donnant ses impressions sur le talent de son ami Ayotte : « Je mets au-dessus de tout, dans l’œuvre de mon cher Léo Ayotte, cette extraordinaire compréhension picturale de l’atmosphère canadienne. Chez nous, la lumière est drue (dure), directe, implacable. La traduire sans dureté, dans toute sa poésie simple, voilà où l’art devient difficile. Cette difficulté, Ayotte l’a vaincue. »

Le talent d’Ayotte continue de s’imposer. Certains de ses tableaux présentés lors de l’Exposition internationale et universelle de Montréal en 1967 sont achetés par des visiteurs importants provenant de différents pays.

Puis, il expose au Centre culturel de Shawinigan en mars 1972.

Cette même année, un concours de popularité est orchestré par le poste de radio CKAC en réalisant un sondage auprès des Québécois à qui l’on demande de voter pour leur artiste féminine préférée. Madame Andrée Champagne (1939-2020), comédienne (puis nommée sénatrice), remporte. Elle reçoit des mains de l’artiste, en présence du populaire chanteur et animateur, Pierre Lalonde (1941-2016), une œuvre de Léo Ayotte, un paysage canadien.

Toujours aussi apprécié par François Hertel, membre de l’Académie canadienne-française et directeur de Rythmes et Couleurs (Paris), Ayotte est qualifié d’authentique, de vivant et de sympathique.

Plusieurs expositions présentant ses œuvres se sont aussi tenues depuis son décès survenu à Saint-Hyacinthe en décembre 1976.

De plus, en guise d’hommage, le centre d’exposition de l’organisme Culture Shawinigan porte le nom de Léo Ayotte.

Enfin, en février et en mars 1981, le Musée Pierre-Boucher présente une exposition rétrospective entre autres grâce à la collaboration de Louise-Hélène Ayotte, dite « Varech » Ayotte, elle-même artiste, qui est la nièce du peintre. La galerie Bernard Desroches de Montréal a aussi permis de réunir une trentaine d’œuvres majeures.

Pour l’occasion, comme le relate Le Nouvelliste, dans son édition du 21 février en page 14, le ministère des Affaires culturelles du Québec (MAC) a acheté ce bronze réalisé par Henri Bordeleau afin de l’offrir en cadeau au Musée Pierre-Boucher; l’œuvre est reçue à la fin de l’année 1980. Puis, comme prévu, l’œuvre est officiellement dévoilée au grand public le 20 février 1981 par monsieur Denis Vaugeois, ministre du MAC (28 février 1978-30 avril 1981), au moment du vernissage de l’exposition intitulée « Hommage à Léo Ayotte » en présence du sculpteur Bordeleau et de nombreux invités.

Don de Denis Vaugeois, ministre des Affaires culturelles du Québec
Collection Musée Pierre-Boucher
1980 192 S

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