LA DIRECTION ET LE PERSONNEL DE CHEZ J.-L. FORTIN LTÉE

Cette photographie présente les membres de la direction et du personnel du commerce de détails trifluvien J.-L. Fortin Ltée en 1926. On peut noter la présence du grand patron, J.-L. Fortin, de deux de ses fils, Jules et Maurice, de sa nièce, Médora Fortin (fille de Philippe Fortin), cheffe de département, d’une cheffe d’allée et d’autres messieurs et demoiselles occupants des postes variés au sein de l’entreprise. On peut noter que peu de femmes mariées étaient à l’emploi de ce magasin, comme au sein de plusieurs entreprises d’ailleurs à cette époque.

Joseph-Louis Fortin est né le 6 juillet 1866 à Trois-Rivières. Sa mère est Élisabeth Crête, parfois appelée Lisa. Le père de Joseph-Louis, Pierre Fortin, est cultivateur; il a aussi été forgeron et homme de cour.

Joseph-Louis fait des études à l’école Sainte-Ursule, tenue par les Frères des écoles chrétiennes, berceau de l’Académie de La Salle. Dès l’âge de 14 ans, Joseph-Louis est engagé comme commis dans un magasin. Il a le sens des affaires. Vers 1888, il s’associe avec C.-J.-N. Teasdale pendant quelques années et administrent ensemble une boutique (Teasdale & Fortin), familièrement appelée « À l’enseigne de la boule d’or » puisqu’une énorme boule de couleur dorée trônait devant le magasin.

En juin 1908 survient le terrible incendie de Trois-Rivières. D’un commun accord, les deux associés décident de poursuivre leur carrière commerciale séparément. C’est alors que Joseph-Louis décide d’ouvrir rapidement une boutique temporaire sur la rue Notre-Dame, même si l’endroit est encore entouré d’édifices en ruines.

Puis, au fil des ans, il agrandit son commerce à plusieurs reprises jusqu’à ce que l’ensemble commercial devienne un magasin à rayons imposant de trois étages, connu sous le nom de J. L. Fortin Ltée.

L’homme d’affaires a toujours manifesté beaucoup d’estime envers ses employés et il les traitait avec respect. Il disait que le succès de son entreprise tenait « à son personnel, choisi et compétent, un actif puissant pour la maison J.-L. Fortin ». J. L. Fortin aimait d’ailleurs convier tout son personnel à la cabane à sucre chaque printemps.

Exemple d’originalité publicitaire : alors que le magasin célébrait son 49e anniversaire, la maison, lors d’une vente d’une durée d’une quinzaine de jours coïncidant avec un agrandissement important du magasin, offrait de rembourser le billet de train ou d’autobus des clients selon le millage parcouru. Exemple : remboursement de 100 milles pour un achat de 100 $, 75 milles, 75 $, et ainsi de suite jusqu’à 20 milles sur un achat de 20 $, le tout sur présentation du billet de retour.

Joseph-Louis Fortin, marié à Eugénie Morrissette, est décédé en 1951. L’un de leurs fils, Maurice, a pris la relève jusqu’à la fermeture du commerce en 1968.

Quant au photographe, Antonio Héroux, il est né à Yamachiche en 1883. Fils de Victor Héroux et d’Onéda St-Louis, Antonio Héroux entreprend ses études au collège commercial de sa ville natale avant de s’établir à Trois-Rivières en 1899-1900 et d’y ouvrir son commerce qui prend le nom de « A. Héroux enr. » sur la rue des Forges.

En 1899, Antonio Héroux épouse Marie Antoinette Blanche Godin en l’église paroissiale de Trois-Rivières. Ils auront cinq enfants : Georges (né à Lowell au Massachusetts), Paul, Victor-Fernand, Blanche-Cécile et Aline.

Marie Antoinette Blanche Godin-Héroux décède à la naissance d’Aline en mai 1909. Antonio se remarie à Célina Larochelle en décembre 1909,

En plus d’acquérir une réputation enviable, de se tenir au courant des derniers perfectionnements en matière de techniques photographiques et d’avoir une clientèle de choix, Antonio Héroux devient président de l’Association des photographes de la Vallée du Saint-Laurent et membre des Chevaliers de Colomb.

En 1934, le personnel de la maison A. Héroux, photographe, se trouve parmi les nombreux souscripteurs pour le flambeau que la Société d’arts, sciences et lettres « Le Flambeau » veut faire ériger sur la Place Pierre-Boucher à Trois-Rivières.

Antonio Héroux est décédé le 13 juillet 1937 à la suite d’une maladie, léguant son commerce à deux de ses fils, Georges et Paul Héroux.

Don de Claudette Verrette
Collection Musée Pierre-Boucher
1995 320 F