JOSEPH OCTAVE FORTIER

Joseph Octave Fortier, né le 21 janvier 1816 à Québec, est le fils de Louis Fortier, marchand, et de Marie-Anne Contant. Ses parents l’inscrivent au Séminaire de Québec et il y est étudiant au moment où ce tableau est peint.

Dans un article intitulé Un brelan de portraits au Séminaire des Trois-Rivières publié dans Le Bien public du 11 juillet 1935 en page 9, Monsieur Gérard Morisset a décrit cette œuvre de Plamondon en ces termes : « … vu de face, le bras gauche sur le dossier d’une chaise, la main gauche dans l’ouverture du veston. On dirait qu’il éprouve de la fatigue de poser si longtemps devant l’artiste. Ses traits sont crispés, son regard est éteint, son expression est celle d’un malade. La fraise blanche qui emprisonne sa nuque accentue cette pénible impression. »

Ordonné prêtre (1840), Joseph Octave Fortier devient vicaire à Saint-Roch-de-Québec (1840-1842) et dessert aussi la Grosse-Île (1841-1842), lieu utilisé pour la mise en quarantaine d’immigrants étrangers entre 1832 et 1937. L’abbé Fortier y contracte la typhoïde et décède en juillet 1842. Il a 26 ans.

Quant à l’artiste, Antoine Plamondon (1804-1895), il est le fils de Pierre Plamondon, cultivateur puis aubergiste, et de Marie Hamel. Il bénéficie des encouragements du curé de sa paroisse de L’Ancienne-Lorette, y compris pour la peinture. Plamondon entreprend un apprentissage auprès du peintre Joseph Légaré, de Québec, en 1819; il y reste six ans. En 1826, Plamondon part pour l’Europe pour étudier auprès de l’artiste Jean-Baptiste Guérin, dit Paulin-Guérin, peintre officiel du roi Charles X. Quand Plamondon rentre au pays en 1830, il fait allusion à son maître dans ses publicités.

Durant toute sa carrière, Plamondon peint particulièrement des copies d’inspiration religieuse et des portraits. Il donne aussi des cours. Son tempérament envieux fait qu’il n’hésite pas à se moquer ouvertement des œuvres de ses concurrents-peintres. Il s’installe finalement à Neuville, près de Québec, où il achète une terre en 1842. Autour de 1870-1880, il adopte, comme d’autres, la technique utilisant la photographie de quelqu’un comme base pour réaliser des portraits. D’ailleurs, il utilise cette technique pour son autoportrait en 1882. Il vend son atelier en 1885 et décède en 1895, célibataire.

Don du Chanoine Louis-Arthur L.-Dusablon
Collection Musée Pierre-Boucher
1977 51 P