JEANNE L’ARCHEVÊQUE

Ce portrait au fusain qui représente celle que l’artiste qualifie de sa « muse » a été réalisé le 15 août 1928. L’artiste a signé Rod.

Celle qui va devenir son épouse un an plus tard, Jeanne L’Archevêque, est ici dessinée la tête légèrement inclinée vers l’avant. Elle est concentrée sur une lecture ou un travail manuel, ou elle est simplement perdue dans ses pensées.

Cette œuvre en dit long sur l’intensité du respect et de l’amour que portait l’artiste à cette jeune femme.

Elle est la fille d’un notaire. Elle est Montréalaise. Elle étudie chez les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. Elle est douée pour l’orgue et en littérature. Elle a 23 ans quand elle entreprend de signer, sous le pseudonyme de Colombe, de courts articles dans le bulletin paroissial de sa paroisse natale, Saint-Pierre-Apôtre de Montréal, jusqu’en 1926.

En 1932, Jeanne L’Archevêque débute une carrière de journaliste ou de poétesse, d’abord au Bien public, puis pour le Droit et Le Canada Français. Elle passe ensuite à la rédaction de pages féminines à La Terre de chez nous. Puis, de manière régulière, elle contribue à différents périodiques : Le Foyer rural, La Famille, Paysana, Le Bulletin des agriculteurs, Le Courrier Sud et d’autres.

Elle publie aussi des ouvrages, la plupart illustrés par son époux : Écrin, Cantilènes, Offrande, Mater et Dans mon jardin.

Jeanne L’Archevêque est décédée en août 1998 à Nicolet.

Quant à l’artiste, Rodolphe Duguay (1891-1973), il fait la connaissance de Jeanne par l’entremise d’Armand L’Archevêque. Duguay épouse Jeanne le 26 juin 1929, soit quelques mois avant le krach de la Bourse de New York, qui va entrainer une très importante crise économique mondiale. Les Duguay ne seront pas épargnés. Ils font pourtant un mariage heureux et ont six enfants. Plusieurs d’entre eux héritent des talents artistiques de leurs parents.

Don de l’abbé Albert Tessier
Collection Musée Pierre-Boucher
1977 1 D