CROIX PECTORALE

Cette croix pectorale a appartenu à Mgr Thomas Cooke, premier évêque du diocèse de Trois-Rivières (1852-1870).

Une croix pectorale est portée par une autorité ecclésiastique, dont les évêques.

Généralement retenue par une chainette passée autour du cou, la croix est portée au niveau de la poitrine, d’où le terme « pectorale », bien visible à l’extérieur des vêtements.

Quant à Thomas Cooke, il est né le 9 février 1792 à Pointe-du-Lac, en banlieue de Trois-Rivières. Sa mère s’appelle Isabelle Guay; son père est Thomas Cook, originaire d’Irlande. Ce dernier, aussi appelé John Thomas, s’embarque clandestinement sur un navire en partance pour l’Amérique du Nord, prévoyant s’y établir. Thomas est découvert durant la traversée et s’attire la sympathie du capitaine. Ce dernier, dès l’arrivée à bon port, confie le jeune Cook à un de ses amis qui vit sur l’Île Sainte-Hélène, près de Montréal. Cet ami va apprendre au jeune Irlandais le métier de meunier au moulin que l’influent William Grant (1744 en Écosse-1805 à Québec) y avait fait construire vers 1778-1779. Après quelque temps, comme le seigneur de Pointe-du-Lac, Thomas Coffin (1762-1841), époux de Marguerite Godefroy de Tonnancour, fait savoir qu’il a besoin d’un meunier à son moulin seigneurial, Thomas Cook offre ses services. Il y fait la connaissance d’Isabelle Guay, aussi appelée Élisabeth, qu’il épouse le 6 septembre 1790. Ils ont au moins neuf enfants : Thomas (1791-1791), Thomas (1792), Marie-Pauline (1793), André (1795), Marguerite (1796), Pierre (1799), Jean-Baptiste Richard (1801), Brigitte Émilie (1802-1804) et Marie Anastasie (1804).

Citoyen apprécié, le meunier Cook a une fin tragique. Il s’est noyé en décembre 1808 en tentant de traverser la rivière Saint-Maurice entre Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine à la tombée du jour. Selon Le Bulletin des recherches historiques, volume XXXIX de février 1933, qui relate entre autres quelques lignes extraites du livre Les Ursulines des Trois-Rivières depuis leur établissement jusqu’à nos jours, tome troisième, publié en 1898, en page 22, il pourrait s’agir d’un geste délibéré d’un associé peu recommandable, mais la lumière n’a jamais été faite sur toutes les circonstances de ce drame.

Quoi qu’il en soit, le jeune Thomas, aux études au Séminaire de Québec, est anéanti quand, tout comme ses frères et sœurs, il apprend la mort de son père, dont le corps n’a jamais été retrouvé. En novembre 1806, ils avaient perdu leur mère âgée de 33 ans.

Thomas, fils, pourtant de descendance irlandaise catholique, ajoute un « e » à la fin de son nom de famille. Après avoir fréquenté les collèges de Nicolet, de Québec et de Saint-Hyacinthe, Thomas Cooke est ordonné prêtre par Mgr Joseph Octave Plessis le 9 septembre 1814.

Sa carrière ecclésiastique débute à la Rivière-Ouelle. De 1818 à 1824, il est curé de Caraquet avec desserte de Tracadie-du-Nouveau-Brunswick. Il revient au Bas-Canada en 1824 et agit comme curé de la paroisse de la Jeune-Lorette jusqu’en 1835. Ensuite, on le nomme curé de Trois-Rivières (1835-1852). À son arrivée dans cette dernière ville, il est nommé grand-vicaire et, dix-sept ans plus tard, élu premier évêque du nouveau diocèse.

Mgr Thomas Cooke est décédé le 30 avril 1870.

Collection Musée Pierre-Boucher
1979 562 M