CHARLES LE MOYNE, BARON DE LONGUEUIL

Ce tableau, une copie, représente Charles Le Moyne, seigneur de Longueuil et 1er baron de Longueuil, fils ainé de Catherine Thierry dit Primot (1640-1690) et de Charles Le Moyne de Longueuil et de Châteauguay (1626-1685) qui, en 1645, a servi à la garnison de Trois-Rivières comme interprète, commis et soldat. L’illustre fratrie du 1er baron de Longueuil se compose, entre autres, de Pierre Le Moyne d’Iberville (1661-1706) et de Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville (1680-1767).

Charles Le Moyne est né en décembre 1656 à Montréal et baptisé en la paroisse de Notre-Dame. Sa marraine n’est nulle autre que Jeanne Mance (1606-1673). Alors que Charles est encore très jeune, sa famille le confie, comme page, aux soins et à l’éducation d’un parent de Louis de Buade, comte de Frontenac, en France. C’est ainsi que le maréchal d’Humières (1628-1694) l’attache à son service et se charge de l’instruire des fonctions civiles et militaires dues à son rang. En 1681, toujours en France, Charles Le Moyne épouse Claude Élisabeth Souart d’Adoucourt à Paris ou Versailles. Il rentre au pays un peu avant 1683. Il hérite de tous les titres de son père quand ce dernier décède en 1685.

Mais, le nouveau seigneur poursuit sa carrière militaire, non sans dangers. À la bataille d’août 1689 à Lachine, il est blessé au bras. L’année suivante, il est blessé à nouveau au siège de Québec, mais sauvé d’une mort quasi certaine grâce à l’étui qui contenait la poudre de son fusil et qui a agi comme un bouclier. Il va soigner ses blessures en France.

Au début de l’année 1700, Charles Le Moyne apprend que Louis XIV a signé les lettres patentes par lesquelles il le fait baron de Longueuil, un honneur unique en Nouvelle-France. Cet hommage avantage aussi tous ses descendants, dont les droits seront en vigueur jusqu’au démantèlement du régime seigneurial au milieu du XIXe siècle.

Charles Le Moyne, baron de Longueuil, agit aussi à maintes reprises comme négociateur auprès de communautés des Premières Nations.

En 1720, il est à Trois-Rivières dans le rôle de gouverneur. Quatre ans plus tard, il remplit les fonctions de gouverneur de Montréal.

Devenu veuf, Charles Le Moyne, baron de Longueuil, se remarie en 1727 à l’âge de 71 ans avec Marguerite Legardeur de Tilly, veuve de ses deux époux de précédents mariages. Le baron de Longueuil va décéder en juin 1729.

Quant à l’artiste, Donald Riblings Hill, il est né dans l’État de New York en juin 1900. Il est venu s’établir à Montréal avec ses parents (Franze Max. Hill et Sophia Hill) et ses deux frères, Herbert et Nicholas. La famille s’installe à Westmount en 1907 et leur naturalisation a lieu en 1921. Donald Riblings Hill est alors étudiant en arts. En 1927, il participe au Salon du printemps dans sa ville d’adoption, et ses miniatures sont remarquées. Elles sont « exquises, d’exécution délicate et d’expression parfaite ». L’artiste est aussi présent au Salon du printemps de 1928.

Tout comme d’autres peintres de son époque, Hill a, entre autres, réalisé des copies d’œuvres du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle.

Comment expliquer la présence de ce tableau au sein de la famille Tarieu de Lanaudière si ce n’est que Marie-Catherine Le Moyne (1734-1788), petite-fille de Charles Le Moyne, 1er baron de Longueuil, a épousé Charles-François-Xavier Tarieu de Lanaudière (1710-1776), fils de Marie-Madeleine Jarret de Verchères (1678-1747) et de Pierre-Thomas de Lanouguère Tarieu de La Naudière (1677-1757).

La donatrice, Alice Lanaudière Neilson, est une descendante de Madeleine de Verchères. Elle a fait don de ce tableau au musée en 1947.

Don d’Alice Lanaudière Neilson
Collection Musée Pierre-Boucher
1980 11 P