CALICE ET PATÈNE, ŒUVRES DE L’ORFÈVRE ROLAND PARADIS

Calice et patène achetés par l’abbé François-Xavier Noiseux en 1798, alors qu’il était curé, pour servir à l’église paroissiale de l’Immaculée-Conception de Trois-Rivières.

Gérard Morisset, de la Société royale du Canada, dans un article consacré à l’orfèvre Roland Paradis publié le 26 novembre 1950 dans La Patrie, y décrit le calice à peu près en ces termes :

D’un style sobre, conforme à la tradition Grand Siècle, ce calice à une coupe spacieuse mais peu profonde. Un corset de godrons (gros plis ronds) en décore la partie inférieure ce qui rend la coupe plus robuste. Le faux nœud inférieur est cerné de moulures. Le nœud proprement dit prend une préséance unique. La base porte une frise ajourée d’un relief distinctif dont la réalisation a nécessité un rythme scandé avec aplomb.

L’abbé Joseph-Gers Turcotte (1887-1975), professeur et maître-chantre au Séminaire Saint-Joseph et à la Cathédrale de Trois-Rivières durant les dernières années de sa vie, se servait tous les jours de ce calice pour célébrer la messe. Pourtant, ce vase sacré n’était utilisé que lors de la messe pour la fête de saint Joseph, patron du séminaire, le 19 mars ou lorsque l’évêque venait célébrer une messe pontificale à la chapelle du séminaire.

Ajoutons que ce calice a été prêté en 1974 par les autorités du séminaire et exposé au Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa, autrefois appelé la Galerie nationale du Canada.

Sur la patène, le poinçon de l’artiste apparait aussi.

Quant à l’artiste, Roland Paradis, il est né à Paris vers 1696. Son père, Claude, était orfèvre. Sa mère s’appelait Geneviève Cuisy. Roland aurait fait son apprentissage à l’atelier paternel. Attiré par le Nouveau Monde, il s’embarque au printemps de 1727 en compagnie de son frère, Louis, maître-tailleur. Ils s’installent à Québec. Roland prend épouse dès février 1728. En 1729, le couple déménage à Montréal.

Roland Paradis est décédé en 1754 à Montréal, et l’acte de décès nous précise qu’il a rendu son dernier souffle entre 9 h et 10 h du matin.

Collection Musée Pierre-Boucher
1979 809 O.2-1