Bisoute est le nom qu’a donné l’artiste à sa représentation d’un clochard hideux, âgé et courbé mais sympathique.
Le terme peut surprendre. En français, « bisoute » est la conjugaison au temps présent à la 1re personne ou à la 3e personne du singulier du verbe bisouter. Orthographié « bizouter », ce mot peut aussi signifier embrasser, faire des bises.
Quant à l’artiste, Jean-Julien Bourgault, il est né à Saint-Jean-Port-Joli en juin 1910. Fils d’Émilie Legros et de Magloire Bourgault, charpentier-menuisier, Jean-Julien est le frère des sculpteurs André et Médard Bourgault.
Ayant d’abord été marin (1927-1929), comme son frère Médard, naviguant entre Montréal et le Labrador, Jean-Julien suit ensuite des cours en ébénisterie à Québec. Il revient s’installer dans sa ville natale en 1931 et il se marie à Marie-Antoinette Caron en 1934.
Tout comme ses frères, Jean-Julien Bourgault affectionne particulièrement le bois pour représenter ses créations artistiques avec réalisme et candeur. Il est aussi l’auteur de plusieurs sculptures religieuses.
De 1957 à 1986, Jean-Julien dirige entre autres l’École de sculpture, installée officiellement depuis 1940 avec l’appui du gouvernement dans l’atelier des frères Bourgault à Saint-Jean-Port-Joli, soit sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, dans la région administrative de Chaudière-Appalaches, à mi-chemin entre L’Islet-sur-Mer et Saint-Roch-des-Aulnaies.
Grâce à son talent et à sa renommée, J.-J. Bourgault est honoré de l’Ordre du mérite de France en 1964 et de l’Ordre du Canada en 1970.
En 1991, une exposition intitulée Riopelle-Bourgault, réunissant le sculpteur et l’artiste peintre Jean-Paul Riopelle, s’est tenue au Théâtre de l’Oie blanche à Montmagny. L’événement coïncide avec l’escale annuelle de ces oiseaux migrateurs dans cette région du Québec. On a dénombré 30 000 visiteurs à cette exposition.
Jean-Julien Bourgault est décédé le 7 février 1996.
Don de Louis Pelletier
Collection Musée Pierre-Boucher
1997 8 S